La domotique et les appareils connectés sont-ils bons pour l'environnement ?
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Par Guide Topten
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Publié il y a 6 ans
La domotique et les appareils connectés sont-ils bons pour l'environnement ?
Avec la révolution numérique, de plus en plus d’appareils et objets de notre vie quotidienne vont devenir plus « intelligents », connectables à des réseaux et pilotables avec notre smartphone ou grâce à des capteurs.
Un rapport de l’Agence Internationale de l’Energie prévoit 50 milliards d’objets connectés dans le monde dès 2020, et à terme il pourrait y avoir plus de 200 objets connectés par personne !
Certains de ces objets connectés seront mobiles, d’autres fixes. La « domotique » est le terme générique pour désigner les techniques de pilotage des appareils fixes qui se trouvent dans les logements.
Tour d’horizon
On assiste à une multiplication d’offres technologiques et de services pour rendre nos maisons plus intelligentes, plus confortables et plus simples à utiliser.
On nous promet aussi que certaines d’entre elles nous permettront de mieux optimiser l’usage de nos appareils, donc de faire des économies d’énergie.
Quelques exemples des applications de la domotique :
- Des thermostats plus efficaces, pouvant ajuster la température de chauffage pièce par pièce à la demande et en fonction des informations transmises par des détecteurs de présence répartis dans le logement.
- Des éclairages connectés permettant de piloter l’ambiance lumineuse à distance, en fonction de l’heure ou de l’activité.
- Des frigos intelligents pouvant nous informer à distance sur leur contenu, suggérer des recettes, faire automatiquement des courses en ligne, etc.
- Des systèmes de surveillance et serrures sophistiqués pour empêcher les intrusions, surveiller une chambre d’enfant, ou encore mettre en veille certains équipements quand plus personne n’est détecté dans la maison.
- Des logements équipés pour la prise en charge de personnes âgées ou handicapées, capables de contrôler l’état de santé de l’occupant, faciliter sa vie quotidienne, alerter des services de soins, etc.
La créativité en matière de domotique ne s’arrêtera sans doute pas là, et d’autres applications seront inventées.
Une enquête de 2016 montre que plus de 80% des Français pensent s’équiper en appareils connectés liés à la domotique dans les trois prochaines années. Les avantages perçus qui viennent en tête sont la simplification de la vie courante (à 51%) et la possibilité de faire des économies de consommation (à 40%).
Connectés... et polluants ?
Certaines de ces innovations permettront effectivement de réduire ou d'optimiser nos consommations d’énergie domestiques. Il existe peu d’estimations précises, car beaucoup de ces technologies sont encore en développement, mais une étude européenne de 2013 table sur des économies pouvant atteindre 30% sur les factures de chauffage/eau chaude et de l’ordre de 5% pour les autres appareils.
En contrepartie, il faut tenir compte des aspects négatifs, pour l'environnement, de ces technologies.
D’une part la multiplication des composants électroniques dans les objets connectés génère des impacts au moment de leur fabrication (énergie grise, rejets polluants, etc.). L’industrie électronique, malgré des efforts, n’est pas encore irréprochable.
D’autre part, un appareil qui reste constamment connecté n’est jamais complètement éteint et consomme de l’électricité en permanence. Parfois, comme pour certaines ampoules connectées, cette consommation excède sur un an celle qui sert à faire fonctionner le produit !
Il y a donc des inquiétudes sérieuses sur l’impact énergétique des objets connectés, notamment en raison de leur consommation en veille. Par exemple, un système domotique avec 20 objets nécessitant chacun 3 Watts pour rester connectés tout le temps engloutit plus de 500 kWh d’électricité par an, c’est-à-dire autant que deux frigos.
Des solutions
Il y a trois pistes pour assurer que la domotique et les appareils connectés ne deviennent pas un nouveau cauchemar énergétique :
- Rester raisonnable en ne connectant pas tout et n’importe quoi à des réseaux. Il convient de s’interroger sur nos besoins réels. Est-ce vraiment utile d’avoir une brosse à dents ou un sèche-cheveux connecté (si, si, ça existe !) ?
- Favoriser les systèmes domotiques qui permettent de faire de vraies économies d’énergie, par exemple sur l’usage du chauffage et du chauffe-eau.
- Contraindre les fabricants à limiter les consommations d’électricité des appareils. L’Union européenne a adopté un certain nombre de réglementations dans ce sens. On sait qu’on peut réduire de plus de 60% la puissance d’un appareil restant connecté à un réseau en privilégiant les meilleures technologies disponibles.
Plus globalement, il est recommandé de ne pas laisser inutilement en veille des appareils qui ne nous servent pas ou très peu souvent. Guide Topten propose un ensemble complet de conseils à ce sujet.
On n’échappera probablement pas à l’avènement de « l’internet des objets », le nouveau terme employé pour décrire cette prolifération d’appareils connectés à venir. Il revient aux fabricants, aux pouvoirs publics et à nous tous utilisateurs de veiller à ce que cela se fasse de la manière la plus raisonnable possible pour un moindre impact sur l'environnement.